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 Des photos des textes et puis le doute, comment ?

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sylvie
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sylvie


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MessageSujet: Des photos des textes et puis le doute, comment ?   Des photos des textes et puis le doute, comment ? EmptyVen 07 Nov 2008, 15:02

Les coulisses de Lettres de sable.

Isabelle faisait des photos et moi il m’arrivait d’écrire. Sur la route de Saint Florent, on discutait d’un projet à faire en commun. On voulait parler de la Corse mais à notre façon. Je ne connaissais pas les photos d’Isabelle. Elle ne savait pas non plus ce que j’écrivais. Pourtant à la fin de son séjour en Corse et depuis cette discussion dans la voiture, un projet était né sans que nous sachions alors ce qu’il pouvait être.
Nous nous sommes données rendez vous sur le mail, je t’enverrai des textes que j’ai sous la main pour que tu voies un peu mon ambiance. Je vais regarder quelles photos t’envoyer.
C’était un peu l’angoisse, et si la rencontre n’allait pas se faire ? Si notre amitié en univers d’intimités croisées n’allait pas se trouver dans nos productions réciproques ?
Et puis j’ai reçu ses photos. Tip top en plein dedans ce que je recherchais sans le savoir. Je ne savais pas quoi aimer dans la photographie donc je n’avais pas d’à priori, mais lorsque j’ai découvert ses photos j’ai su que c’était là. Ces pierres, ces racines, ces bois, ces rides et ces fissures, ce désert…et même le vent. J’étais heureuse on allait le faire, on allait faire un livre, le matériau était là.
J’ai mis très longtemps à comprendre pourquoi j’aimais ses photos. Je veux dire à pouvoir expliquer en mots ce que je ressentais en regard. Et une discussion avec madame Canazzi, de la librairie qui diffuse notre livre, a fini de m’éclairer sur ce que j’ai pu trouver dans ce qu’Isabelle a apporté. En comprenant mon écriture grâce à elle, j’ai mieux compris comment nécessairement les photographies d’Isabelle ne pouvaient que me plaire.
Chez isabelle il y a une notion de proximité que j’aime. Même dans un plan large, il y a toujours un attachement. Cela peut être la branche sous laquelle a été prise un village au loin, cela peut être un gros plan où le regard autrement ne se serait pas arrêté et qui donne à la pierre ou au bois, à la fleur, une chair, une texture, quelque chose d’humain. Et puis par moment ces solitudes mais jamais désespérées avec toujours une force, une racine, une ouverture.
Seulement voilà lorsque j’ai reçu ses photos je savais seulement que ça allait le faire mais je ne savais pas alors me l’expliquer. Et de son côté Isabelle si elle avait reçu des textes en échantillons se demandait pareillement comment on allait pouvoir faire cohabiter textes et photos.
Les photos étaient là, en nombre important, mais les textes, il fallait encore les écrire…Et par contre je n’aurais pas su écrire à partir d’une photo.
Je ne me sentais pas capable de cela. Et puis j’avais envie de parler de la Corse mais pas celle des reportages. Celle que je porte en moi, celle qui m’a aidée à grandir autant qu’elle m’a blessée. Celle qui donne à s’interroger sur l’identité individuelle et sur l’identité collective, celle qui fait vivre par fragments tellement, entier, on ne peut pas être. Corse, il y a comme des diktats à devoir choisir un bord, une frontière d’un monde ou d’un autre, que ce soit pour des terres d’appartenances, que des terres d’intimités aussi bien que pour des terres de convictions…Et puis le droit à exprimer un regard de femme, le droit à aimer autant que le droit à dire comment on voit ce qui nous entoure, ce que l’on arrive pas à comprendre aussi. Le droit à aller du plus intime à ce qui nous est le plus loin, le droit d’avoir ces regards, ces paroles en diversité, en allers retours entre le dedans et le dehors …Des éclats. Comme l’éclat selon la main qui le fait, peut être beauté, violence, arme………..J’ai essayé des éclats pour donner. Des éclats de vie.
C’était complexe. Comment donner un sens à tout cela. Comment réunir des textes eux-mêmes épars et des photos ? Comment amener notre lecteur sur notre chemin ? Ne pas le perdre ?
Isabelle était perdue, mes textes la déroutaient et le lien avec ses photos …Moi je n’avais pas encore la maturité de mes textes pour pouvoir expliquer, je n’étais que sur de l’instinct.
On était en plein doute, mais on se l’exprimait très peu. Par pudeur ou peur de blesser l’autre. Heureusement on a pu se voir, passer quelques jours à travailler la matière, à échanger, à se dire, y compris nos incompréhensions, et une méthode de travail est née qui fut décisive pour la réussite du projet.
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sylvie
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MessageSujet: Re: Des photos des textes et puis le doute, comment ?   Des photos des textes et puis le doute, comment ? EmptyVen 07 Nov 2008, 16:55

Les coulisses de Lettres de sable, épisode 2

Euh bon là Isabelle il faut vous le dire elle était en colère hein, bon ça ne se voyait pas trop mais les textes de Sylvie pffffffff, grrrrrrrrrr, ça commençait sérieusement à frrrrrr….D’accord y’a des images de la poésie tout ça tout ça, mais alors COMPLEXE hein ! Comment on allait pouvoir y accoler des photos en plus !

Bon pour vous la faire court, petit à petit une méthodologie est née. Et merci à l’inspiration pour ce travail là car, s’il n’avait pas eu lieu, je ne pense pas que le projet aurait pu se concrétiser.

Deux grilles ont été créées, une pour les textes et une pour les photos.

- La grille des photos : on avait fait une première sélection de photos (plus que ce qui a été définitivement arrêté pour le livre) et à partir de là on a fait un tableau.
Pour chaque photo il fallait préciser le ou les mots clé(s) qui venaient à l’esprit au premier regard, le sentiment ou l’émotion que la photo procurait, si la photo donnait plutôt à penser du dedans ou du dehors, quel mouvement pouvait être associé à la photo (verbe, direction…)

- La grille des textes : pour chaque texte il fallait préciser ce qu’à la fin de sa lecture on retenait en mots clés, en sentiments-émotions et en couleurs.

Nous avons joué chacune le jeu de remplir les deux grilles, par ailleurs nous avons demandé à Saviezza de faire le même exercice dans la mesure où elle était le regard tiers qui découvrait les photos aussi bien que les textes.

L’exercice fut vraiment révélateur car finalement que ce soit textes et photos on retrouvait des similitudes de mots, de groupes de signifiants…et donc un commun à faire naître.

On voyait mieux quel texte et photo rapprocher en cohérence, en complément ou bien en autonomie. Les textes réduits à quelques mots livraient leurs messages…On découvrait aussi qu’il nous fallait faire de nouvelles photos car des thèmes manquaient.

Confronter ensuite les grilles de visu, en nous retrouvant autour d’une table et pas seulement par internet, textes et photos en main nous a permis de faire émerger l’ossature du livre, son titre, « Lettres de sable », son sous-titre « Comment habiter la nuit » et puis ses chapitres « Rondeur-Fragments-Fatalité » dans cette progression un peu dure où plus on approche de la fatalité et moins on a de textes, comme une issue à ne plus pouvoir dire, tellement le collectif dans ses dérapages peut nous rendre otage…sauf à ce que l’on veuille croire à la force de ce que chacun ait envie de dépasser de cette identité là.

C’était hallucinant d’ailleurs la façon dont finalement très rapidement, au regard de tous les questionnements et travaux précédents, tout s’est mis en place alors que nous étions juste avant dans le mur et dans le doute. Les grilles, en fixant par des mots tout ce qui a été fait avant, mais qui n’apparaissait plus qu’en « négatif », l’ont révélé en constructif.

C’est un peu ça la photo non : du noir d’une pellicule, surgit la lumière, …son écriture ?
(dans plusieurs textes trouvés sur le net, la photographie se traduirait littéralement comme « l’écriture de lumière »)
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