Marguerite au 100 talents
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 La petite bidouille de l'écriture

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sylvie
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MessageSujet: La petite bidouille de l'écriture   La petite bidouille de l'écriture EmptyDim 24 Juin 2007, 14:06

Vous avez une idée de thème pour votre roman mais vous ne savez pas par où commencer ; vous avez créé un personnage mais désormais vous tournez en rond, vous ne savez plus le faire évoluer, vous devez inventer une scène ou un lieu…

Quelques suggestions ramenées de mon expérience carnet de bord :


- puiser un départ imaginaire
dans un objet (son histoire, ce qu’évoquent sa couleur, sa texture, le lieu où il est, les personnes qui le voient ou le touchent, les souvenirs qu’il déclenche…) ;
dans votre enfance (odeurs, sentiments, anecdotes, vacances ...) ;
dans un personnage que vous auriez aimé être dans une autre vie ( son métier, son caractère, son physique, ses valeurs …) ;
dans un ou plusieurs faits divers évoqués dans la presse ( comment en est-on arrivé là, quelle est la part du destin…)
dans un lieu où vous aimez aller ( pourquoi, comment est-il, …)

- relisez votre texte et posez vous la question :
Est-ce qu’il possède des couleurs ?
A la lecture vous vous apercevez que votre texte ne possède aucune couleur, ou très peu.
Cela peut être un choix qui va conditionner la suite de vos écrits ou caractériser votre personnage ( par exemple vous voudriez faire ressentir qu’il a du mal à vivre des émotions donc jamais il n’y aura de couleur chaque fois que votre personnage interviendra ).
Cela peut être un manque, vous aurez dès lors intérêt à jouer avec les couleurs pour enrichir votre texte comme un artiste peintre : la couleur va aider à donner du sens à une scène, à la rendre vivante, chargée d’émotion….
Comment jouer avec les couleurs ?
Ce qui vient d’abord c’est le cliché, certains mots sont associés à des couleurs. Par exemple on dit deuil on pense noir. Alors il faut pouvoir jouer comme un peintre. Soit une scène d’enterrement à écrire on peut mettre des larmes, des habits noirs, des crêpes etc …Si on va chercher d’autres couleurs opposées, comme le blanc alors on peut introduire des notions plus légères comme la neige ou bien la farine et ainsi créer des sentiments de douceur, faire venir des souvenirs aux personnages qui peuvent être autant de moyens d’ouvrir une fenêtre dans une scène déjà très triste par définition. Par ce simple jeu de couleurs le texte peut aussitôt prendre de la légèreté, de la grâce, du sacré…Imaginons que c’est un révolté que l’on enterre alors on pourra jouer avec les couleurs, comme le rouge (un nez qui coule dans une bagarre, ou bien une fleur particulièrement présente…) Ainsi l’enterrement changera complètement, pourra même donner un sens particulier lié à l’histoire du personnage, simplement en ayant joué avec les couleurs.

Est-ce qu’il possède des odeurs ?
Votre personnage vit, respire alors lorsqu’il va aller dans un lieu il va sentir des odeurs, retrouver des souvenirs olfactifs …Une odeur peut caractériser un personnage (un parfum de violette ). Il est important pour l’ensemble de votre roman de définir une dominante (sentir bon, mauvais , fort ) de jouer avec les oppositions. Il est des lieux qui semblent impossibles à décrire sans leurs odeurs tellement elle en est sa caractéristique : par exemple vous ne pouvez pas décrire un paysage corse en omettant son odeur tellement dans la réalité l’odeur est prégnante.

Votre texte possède-t-il des matières ?
Quel est le rapport du personnage avec son environnement, qu’a-t-il en tactile ? Se cogner, toucher…il peut vivre plein de choses. Il existe des matières « hostiles » : le bois, le fer, le formica, le béton, la porte lourde…cela permet de faire des choix d’architecture pour les lieux de vie des personnages. Il existe des matières légères : la feuille, le tissu…Ou bien agréables au toucher…Il faut jouer aussi sur la chaleur, l’humidité : un monde qui perdrait son eau, qui ruisselle… nécessairement cela entraînerait des conséquences pour le personnage qui vivrait dans cet univers

Est-ce que des sons sont présents dans votre écrit ?
Il peut y avoir une perceuse, des marteaux piqueurs, la radio en fond sonore, le personnage peut avoir un accent, une nationalité, user d’une langue, il y a les bruits de la voix basse, cassée, qui s’accroche etc …). Un bruit peut devenir une obsession dans un récit. Au contraire il peut n’y avoir aucun son …Là encore votre choix de son peut conditionner le déroulement de votre histoire, appartenir au caractère de votre personnage qui du fait des caractéristiques que vous lui donnez agira en cohérence.

Toutes les dominantes couleurs, odeurs etc… que vous avez choisies en début de création ne doivent plus par la suite évoluer car elles vont conditionner l’histoire, son déroulement inter-agir avec les personnages

Commencez par écrire plusieurs textes, plusieurs personnages et puis vous verrez bien comment petit à petit vous créerez une histoire, un scénario… y compris en tenant compte des incohérences qui sont nées entre les textes et les différents personnages…tout est à exploiter.
Par contre tout est loin d’être exploitable :
dans la production le travail d’abandon est très important : il faut savoir rayer, découper, mettre de côté…Plusieurs textes ne sont là que pour en faire émerger d’autres et disparaître. Ils auront apporté une idée, une ambiance mais on ne les retiendra pas, comme un coffrage de mots qui est fait pour amener le ciment de la pensée. L’oubli et l’abandon ce sont souvent ce qui permet de commencer quelque chose.
N’hésitez pas à lire à haute voix votre texte vous décèlerez les erreurs de rythmes, les incohérences…

Un bon livre c’est à 50% vous qui l’écrivez et les autres 50% c’est le lecteur qui les écrits. C’est la part du non dit.
Un très bon livre, on trouve le rapport à 90% - 10% Exemple de très bon livre : le Grand Meaulnes, la princesse du livre est décrite avec à peine une dizaine de mots (elle a grand manteau, une paire de chaussures, un peu de poudre sur la joue) tout le reste est écrit par le lecteur dans sa tête.
Le non dit c’est ce que je n’ai pas besoin de dire, ou que je n’ai plus besoin de dire.
Il y a un fort déchet dans l’écriture : pour 100 pages produites, 600 auront été écrites.

-Aller chercher chez les autres des idées :
N’hésitez pas à fouiner dans les bibliothèques ou les centres de documentation, les salles d’exposition etc … : recherchez des lieux pour mieux les décrire, connaissez leur histoire, faites des recherches, rencontrez ceux qui les ont connus, fréquentés…Faites des interviews.
Observez les travaux d’autres professionnels de l’expression, essayez de comprendre leur technique, leur univers :
Les photographes : ils peuvent apprendre à regarder autrement, à fabriquer un regard (la distance, le cadrage etc …). Ainsi on peut arriver à rompre ou changer un espace mental, découvrir une autre façon de regarder ce qui nous entoure et ainsi trouver un nouveau cadrage à l’histoire que l’on raconte, à la scène que l’on décrit …
Les cinéastes et les réalisateurs : une idée, une séquence, une image….intéressant pour dérouler une histoire. Ils ont aussi la capacité aussi à raconter l’impossible à mettre en mot : la douleur, la mort…de quoi apprendre à toucher le non dit et à trouver aussi des façons de mettre en mot cet impossible par des images que l’on va créer.
Les peintres : écouter un texte tout en peignant ou sculptant est un exercice très intéressant à faire. Par ailleurs ce qui se peint donne également à dire. Et ce qui ne se dit pas peut se peindre. Ainsi on peut travailler concrètement sur ce qui se dit et ce qui ne se dit pas. On peut trouver aussi des idées pour associer un texte à des créations artistiques.
Des auteurs de BD : ils permettent de travailler sur l’enchaînement, observez comment ils construisent leurs planches, comment ils déroulent leur gag, leur histoire, comment ils cadrent…


Voilà voilà, ben j’espère simplement que cela peut vous aider à nourrir votre réflexion et votre démarche, cela n’avait aucun autre but.
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