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 Entre proximité et profondeur les mots d'Antonin Sabot

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sylvie
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sylvie


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MessageSujet: Entre proximité et profondeur les mots d'Antonin Sabot   Entre proximité et profondeur les mots d'Antonin Sabot EmptySam 13 Juin 2009, 18:49

C'est grâce à notre travail sur Bordencre.com que nous avons découvert Antonin Sabot.

Nous vous proposons une interview de lui car nous avions envie d'entendre d'autres écrivants, ceux qui avec des mots et des photos essayent de participer à l'expression multiple et diverse, au regard et à l'écoute. A vous de voir si son parcours et sa réflexion vous semblent proche ou non de ce que vous vivez, vous qui essayez d'écrire et d'être publié. Le plaisir des paralèles qui se rencontrent.

Bonjour Antonin Sabot, vous êtes auteur d’un blog intitulé Reportage et Photo où vous vous présentez comme un jeune journaliste fraîchement sorti de l’école et désireux de faire vos premiers pas.
Le blog c’est quoi pour vous, un laboratoire pour travailler ce que vous avez appris, la possibilité de vous faire connaître ?

Un peu des deux. Cela m'a en effet permis d'essayer certaines manières de raconter des histoires, de les mettre en forme, d'y ajouter des photos, avec une liberté que l'on a difficilement ailleurs. Avec un blog, on peut se dire « cet espace est à moi, j'en fait ce que je veux ». Il ne faut pas s'en priver.
C'est aussi un endroit où l'on montre (un peu) qui l'on est. Et donc pour un jeune journaliste, cela montre que l'on est là. Dans ce cadre c'est un peu un vitrine.
Aujourd'hui, j'ai un peu moins besoin de ces deux fonctions du blog car j'ai à la fois l'occasion d'expérimenter ailleurs et je connais plus de gens qui sont prêts à me faire travailler. Reste donc le côté appréciable de faire découvrir des choses aux lecteurs, ce que j'essaye de faire en leur proposant des diaporamas ou des sites de photo par exemple.


Un de vos articles s’intitule « La technique contre le sens », est-ce une façon de revendiquer un espace où les supports de communication que sont les mots ou les images doivent faire leur place au fond, à la pensée travaillée plus qu’à l’apparence et l’immédiateté ?

Oui tout à fait. A mon avis, rien de tout cela n'est en soit incompatible, mais il faut faire attention à garder l'équilibre, à ne pas faire passer l'image ou la formule avant le sens qui doit rester au centre du discours.
Cet article s'adressait à certains jeunes journalistes qui se plaignent du manque de compréhension de leurs aînés pour les NTIC et le multimédia. Mais il aurait pu s'appliquer à certaines de mes propres réflexions où j'attachais beaucoup d'importance à la forme que devraient prendre les travaux multimédia des journalistes. J'imagine aujourd'hui que le mouvement est celui d'un balancier qui a le droit d'aller vers la beauté, vers la forme car il a des choses à y apprendre, mais qui doit, dès qu'il y est arrivé, vite retourner vers le sens et vers le fond. C'est comme ça qu'il avance, en balançant toujours entre sens et forme.

Le piège pour l’écrivain cela peut être également de rechercher l’esthétisme des mots en oubliant le sens, comment fait-on naître le sens selon vous ?

Le sens a malgré tout besoin de la forme pour s'exprimer. Donc cette image du balancier me paraît adaptée. Pour le journaliste, le sens est là, devant nous. Nous n'avons qu'à le comprendre et le transmettre (ça peut déjà être difficile). La recherche sur la forme ne doit pas prendre le pas car ce que nous devons à notre lecteur c'est de lui expliquer ce que nous voyons. L'écrivain a plus de liberté.

Est-ce qu’il y a une ressemblance dans les parcours de l’écrivain et du journaliste qui cherchent à se faire publier ?

Je ne connais pas trop le parcours de l'écrivain. J'imagine qu'il est beaucoup plus dur que celui du journaliste. Bien que les écrivains soient nécessaires dans une société, il n'y a pas de « postes à pourvoir », pour parler crument. Alors que les rédactions ont besoin d'un certains nombres de journalistes pour pouvoir fonctionner.
Le parcours du journaliste pigiste, indépendant, est plus proche de celle de l'écrivain : il doit montrer que ses sujets sont intéressants pour pouvoir les vendre, convaincre le rédacteur en chef.

Quels sont les critères de la qualité attendue dans votre domaine ?

Il y en a beaucoup, je ne prétendrait pas être exhaustif. Il faut savoir trouver des sujets intéressants, et savoir les raconter sans dire de bêtises. Sur le terrain, il faut savoir trouver les bonnes personnes à qui parler, savoir se faire accepter d'elles... les critères varient en fonction des types de journalismes (politique, social, reportage...), des rédactions et des journalistes eux-mêmes.

Le fait d’écouter « les gens », de les comprendre participe à la démocratie selon vous. Aujourd’hui on pourrait dire que « les gens » investissent les canaux de communication : blogs, sites, autoédition, vidéos…il est possible pour chacun de « polleniser » un espace de son témoignage, de son opinion…Il y a donc une volonté de vouloir être acteur, de s’exprimer, et j’imagine aussi de se faire écouter. En même temps l’anonymat, la virtualité favorise les lynchages, les dérapages, les bas fonds émergent facilement…Emettre n’est pas toujours être reçu. Dire n’est pas toujours servir les valeurs d’une démocratie basée sur un contrat de confiance d’une démarche éthique du rapport à soi, à l’autre et à tout ce qui entoure…Que faire selon vous de toutes ces expressions pour qu’elles participent à ce que vous recherchez?

Toutes ses expressions sont intéressantes. En effet il y a des risques de dérives, ou simplement le fait qu'elles ne sont pas toutes entendues. Peut-être qu'un des critères de base pourrait être le simple plaisir. Si une contribution, une forme d'expression qu'elle provienne d'un amateur ou d'un professionnel, me donne à réfléchir, et donc me procure ainsi un certain plaisir, elle est valable. Que je soit le seul à la lire ou membre d'un public large au fond m'importe peu à partir du moment que cette forme d'expression m'a fait avancer.
Bien sûr, le foisonnement et la diversité de l'espace d'expression est difficile à aborder et peut amener à certaines dérives. A chacun de se faire sa petite recette, avec sa dose d'humour, de sérieux, d'information people ou internationale, pour se sentir avancer.

Nous avons réalisé un travail que nous avons essayé de publier. Les quelques éditeurs contactés (assez peu ) ont refusé notre ouvrage, même si au moins pour un nous n’étions pas loin de le convaincre. Cela sous-entend qu’il nous manque encore quelque chose pour que le pas soit franchi. En attendant de progresser nous avons voulu donner en partage notre enveloppe-livre intitulée Lettres de sable : autoédition sur papier et diffusion par une librairie de quartier puis, formule du ebook consultable sur http://margueriteau100talents.jimdo.com/ . Le tout gratuitement pour le lecteur. En vérité nous sommes incapables de savoir combien de personnes ont réellement pris connaissance de notre travail ( cliquer ou prendre le livre en librairie n’est pas forcément le lire )…et encore moins ce qu’ils ont pu en penser ( à de rares exceptions près ). Est-ce que pensez que l’on s’agite pour rien ? Est-ce que cela doit nous inciter à d’abord faire confiance aux professionnels de l’édition et de la petite édition sur le marché qui sont sur des critères de qualité et de d’exigences économiques …et à nous d’en tirer les conséquences?

On ne s'agite jamais pour rien (ou presque). Votre ouvrage sera sûrement entré dans la « recette » de quelqu'un et cela l'aidera à avancer. Dans votre propre « recette », le travail de création vous a forcément beaucoup fait avancer sous bien des aspects. On ne peut pas ne rien faire et attendre qu'un chef-d'œuvre sorte. C'est en écrivant qu'on devient écrivain, et en lisant qu'on devient liseron!
Pour la suite à donner c'est donc à vous de voir. Ce que j'ai envie de conseiller, c'est que si votre survie (financièrement parlant) n'est pas en jeu, il vaut mieux continuer à faire ce qui vous plait. C'est encore le meilleur moyen de faire de bonnes choses.

Jean François Deniau dans Ce que je crois, déplore la perte de sens des mots tellement ils sont usés, ou vidés par la façon de les associer dans du verbiage technocratique ou technique …Peut-on parler simple et avoir une pensée intellectuelle ? Est-ce que l’intelligence a encore sa place selon vous ? Ou bien est-on pris en otage du furtif et de l’apparence ?

Dans mon métier, je rencontre beaucoup de gens qui me racontent leur vie ou leurs recherches de façon passionnée et intéressante. J'apprends beaucoup d'eux. Ils sont la meilleure preuve que l'intelligence est là, un peu partout. Il suffit d'ouvrir les yeux et les oreilles.

Quels conseils vous aimeriez partager avec nos lecteurs ?
De prendre connaissance du plus de choses possibles dans tous les domaines qui leur plaise. De ne pas avoir peur de n'être pas entendus et de prendre du plaisir dans ce qu'ils font.

Si je vous donnais une tribune libre sur marguerite au 100 talents pour aujourd’hui, quel serait votre article ?

Je parlerais peut-être de mon appareil photo Holga, un copie de vieil appareil soviétique qui fait des images vraiment particulières, « à l'ancienne ». et juste floues ce qu'il faut pour leur donner un petit côté poétique qu'on est loin de pouvoir obtenir avec les appareils actuels.

Merci Antonin Sabot.
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