Le quartier de la Citadelle est en pleine rénovation et il n’y a pas que l’habitat qui se transforme car les résidents augmentent en nombre et en multiplicité de provenances ou d’âges.
Dans cette évolution, où toute une vie de proximité est à penser et à concrétiser avec toutes ces nouvelles données d’usage ou de non usage des lieux, un laboratoire photo « pas comme les autres » chasseur d’images et observateur de son environnement, s’est installé au sein même de la Citadelle, à quelques pas de la cathédrale Sainte Marie dans la rue de l’évêché. Jean Paul, qui a créé ce laboratoire, gère également
Bastia- Citadelle un site conviant à la balade et au reportage sur une ville, Bastia, et un quartier, La Citadelle.
C'est grâce à Lettres de sable et à Emmanuelle que nous avons pu faire la connaissance de Jean Paul…voisin immédiat de Marguerite au 100 talents qui a son siège à trois pas de là. Et oui, le monde est si petit parfois qu’il faut qu’un livre parte en voyage… pour retrouver son port d’attache dans les yeux des autres !
D’une conversation à une autre depuis la ruelle ou la salle d’exposition en cours de finition où déjà on peut découvrir quelques panoramiques d’Hervé Sentucq, comment ne pas du coup trouver l'envie de s'interroger sur le lien entre la photographie et ses territoires.
Une réflexion sur quel peut être le rapport de la photographie au quartier qui la fait naître ou qui l’expose ?
Que peut être la photographie au sein d’un quartier :
Un témoignage de son évolution ? Un passeur pour rechercher sa mémoire ? Une invitation à rencontrer et découvrir les habitants ? Un lieu de papier où croiser et échanger des regards ? Un voyage vers ce que l’on ne voit pas ? Une ouverture sur d’autres lieux, d’autres patrimoines et cultures? Un fil conducteur de terre et de mer ? Une passerelle vers l’avenir ? ….C’est à dire, qu’est-ce que la photographie saurait construire de positif au sein d’un quartier ?
Il n'est pas rare que la photographie aide à la vision d'un quartier:
- Récemment Corse Matin publiait un article sur le travail d'écriture et de portraits réalisés dans la rue droite qui permet une valorisation des jeunes habitants qui en s'appropriant la parole s'approprient leur vie et leur estime de soi.
- Dans son livre « L’écriture photographique, essai de sociologie visuelle », aux éditions L’Harmattan, Emmanuel Garrigues, aborde un travail d’étude éthno photographique du quartier sud de la goutte d’or dans le 18ème arrondissement de Paris:
« Le matériau que nous avons recueilli est considérable en effet. L’enquête se transforme en un suivi de l’évolution d’un quartier de Paris sur 15 ans.
Le matériau inclut près de 15000 diapositives et des centaines de petits journaux d’observation de nos étudiants »…. « les femmes et les enfants de la Goutte d’Or, les associations du quartier, ses commerces, son histoire, ses écoles, ses marchés, la fin du marché… ».
« Cette démarche d’étude d’un quartier, qui repose autant sur l’ethnographie que sur la photographie, permet d’appréhender d’un peu plus près quelques problèmes de base, dont ceux de l’altérité et de l’identité. Recherche de soi à travers la recherche de l’autre et réciproquement. »
La photographie est donc un outil à ne pas négliger pour le vivre ensemble.
Sujet: Fixer un quartier qui bouge ? 