On écrit avec la plume que l'on a, tantôt celle de l'automne, tantôt celle du printemps, montaigne avec celle du doute raisonnable, Bossuet comme un aigle brandebourgeois, Molière comme "l'Honnête Homme", Stendhal comme l'orfèvre, Balzac comme un paysan plus gourmand que gourmet, Barrès comme un condolttiere, Céline comme un possédé, Pagnol comme une Provence qui aurait fait l'amour avec le petit Mozart.
On écrit comme on peut. Moi, j'écris comme ça vient, comme le coeur me chante; comme court le stylo, comme volent les hirondelles entre orage et beau temps. J'écris comme des chansons, j'écris pour fredonner sur des jours oubliés, sur ceux qui sont partis pour le dernier voyage ou bien pour d'autre bras. J'écris pour faire revivre, enfin pour exister, ne serait-ce qu'un instant, celui où l'on formule, et où le mot se plie pour rendre le son exact. J'écris pour les enfants qui en lisent jamais, enfin j'écris pour moi, et oui j'écris pour rien...
Pascal Jardin, le nain jaune, Folio n° 3207, p.23